Qu’est-ce qui change dans le cerveau lors de l’apprentissage des mathématiques ?

Retour sur la conférence de Marie Amalric :
Les Mathématiques et le Cerveau

Ce mercredi 2 avril, j’ai assisté à la conférence « Qu’est-ce qui change dans le cerveau lors de l’apprentissage des mathématiques ? », animée par Marie Amalric, neuroscientifique et professeure junior à l’Inserm. Elle étudie notamment la localisation des processus cognitifs liés aux activités mathématiques.

En tant qu’accompagnante en développement cognitif, je me suis demandée
« Qu’est-ce qui change dans le cerveau quand on apprend les maths❓ »

Nous disposons dès la naissance d’un noyau minimal permettant une approche intuitive de la quantité, du nombre et du positionnement dans l’espace. Il existe une capacité proto-mathématique innée, qui s’accroît par l’apprentissage.

♻️ Le concept de recyclage neuronal, développé par Stanislas Dehaene, décrit comment le cerveau humain adapte des structures neuronales préexistantes pour acquérir de nouvelles compétences culturelles, telles que la lecture ou les maths.

🔹Concernant les maths, cette théorie suggère que des régions cérébrales initialement dédiées à des fonctions comme la perception des quantités, sont réutilisées pour traiter des concepts mathématiques plus complexes, ce qui a été observé par neuroimagerie chez les mathématiciens.

🔹 Selon cette théorie, les activités culturelles de haut niveau, comme les maths, recyclent des fondations cérébrales très anciennes dans l’évolution, comme le sens du nombre, de l’espace ou du temps. ​

🔹 Cette capacité d’adaptation souligne la plasticité cérébrale 🧠 et explique comment des activités culturelles complexes peuvent émerger à partir de structures neuronales ancestrales.

🔹Lorsque nous apprenons les chiffres arabes, nous apprenons une correspondance entre ceux-ci et les quantités correspondantes. Nous recyclons alors un système préexistant.

💡 Stratégies d’apprentissage pour intégrer de nouveaux concepts en maths.

 Marie Amalric propose des pistes :
🔸 Commencer par une approche concrète, puis progressivement passer à des représentations visuelles, et enfin à des symboles abstraits peut aider à renforcer la compréhension des concepts.
🔸S’entrainer est essentiel pour assurer l’automatisation de tâches mathématiques qui demandent beaucoup d’efforts au début, pour permettre au cerveau de réfléchir sur des tâches plus complexes.
🔸Réactiver, avec une répétition espacée optimise la rétention des connaissances en mémoire.
🔸Enfin, il faut du temps et du sommeil.

🔬 Ces recherches ouvrent des perspectives sur la manière dont nous pouvons accompagner les enfants en maths !

Merci à Marie Amalric et Stanislas Dehaene pour ces échanges stimulants !

Mathématiques Neurosciences AccompagnementCognitif Apprentissage

#StanislasDehaene